Biographie - Paul GONEZ

Biographie

Paul Gonez, qui vit et travaille en Franche-Comté, est né à Savenay (Loire atlantique) en 1946 d’une famille originaire du Nord de la France.
Au cours de cette même année, ses parents vinrent s’installer dans la région nantaise où son père réorganise et réinstalle, après les années de guerre, l’Ecole Normale de Savenay. Puis ses parents furent nommés à Besançon en 1954, son père devenant intendant à l’Ecole Normale et sa mère, institutrice à l’école d’Helvétie.
C’est donc à l’âge de neuf ans que Paul Gonez commencera à trouver ses racines en Franche-Comté.
A partir de l’âge de douze-treize ans, il passera son temps libre dans un petit local de la maison familiale, « le capharnaüm », où déjà il démontera, transformera toutes sortes d’objets usuels ou mécaniques. C’est ainsi qu’il collectionnera fossiles, insectes, squelettes d’animaux, vieilles monnaies, anciens outils, reproductions de sculptures en plâtre. Collégien, il suivra les cours du jeudi aux Beaux-Arts de Besançon et commencera à réaliser des figures d’animaux en acier soudé dans l’atelier de ferronnerie et de menuiserie de l’Ecole Normale Montjoux.
Ensuite, c’est tout naturellement sur les conseils et encouragements de son professeur, Jean Gilles, qu’il entrera aux Beaux-Arts en 1962. Il y étudiera de 1962 à 1966, principalement sous la direction des professeurs de sculpture et de dessin, Jean Gilles, Georges Oudot et Jacques Voitot.

Pendant cette période, il participera également à des fouilles archéologiques en Franche-Comté sous la direction de Jacques Pierre Millote, directeur des antiquités préhistoriques de Franche-Comté.
Entre 1966 et 1968, il effectuera son service militaire, d’abord au groupe géographique de l’armée à Joigny, puis à Baden-Baden en Allemagne où on lui permettra également de réaliser des sculptures dans l’atelier de mécanique de la caserne.
A son retour fin 1968, il obtiendra le poste de dessinateur à l’institut de géographie de la Faculté des Lettres de Besançon et ce, jusqu’en 1973.
C’est pendant cette période qu’il créera de nombreuses sculptures en acier soudé d’inspiration animalière, anatomiquement réalistes mais aussi imaginaires et souvent de grandes dimensions.
A partir de cette date, il se consacrera exclusivement à son art et commencera à pouvoir enfin en vivre. 1974 sera l’année de sa première commande d’Etat (Collège de Frasne). A la même époque, il sera invité par le peintre Pierre Bichet au salon des Annonciades à Pontarlier.
Il se perfectionnera également aux techniques du moulage et de la patine à l’atelier de moulage du Musée de Besançon (Palais Granvelle) sous la direction d’Alfred Monterrosso.
En 1976, il achètera un ancien bâtiment (première usine de Bourgeois Découpage), rue de l’Avenir à Besançon, bâtiment qu’il transformera au fil des années en un spacieux atelier qui deviendra son lieu de vie mais aussi bientôt un lieu d’exposition connu du public.
A partir de 1979, il délaissera l’acier soudé pour le bronze auquel il réservera des formes plus épurées dans des réalisations marquées en particulier par des figures animales et humaines.
En 1980, il créera ses premières sculptures figuratives fantastiques et chimériques.
A partir de 1985, Paul Gonez utilisera l’acier inoxydable et produira sa première œuvre monumentale abstraite (Disque ailé).

C’est en 1991, qu’il trouvera de nouvelles sources d’inspiration lors d’un séjour au Zaïre et commencera à mélanger différents matériaux et matières. Ces nouvelles créations associent l’acier, la pierre, le verre, le bois au bronze, empruntant des symboles d’origine culturelle multiple. Ces œuvres mettront plus précisément en abyme l’ordre et le chaos de l’univers, les cycles, les mutations, les régénérescences.
C’est arrivé là de son parcours, parcours fait d’autant de vagabondages que de résidences d’artiste qu’il continuera à mettre en scène dans ses sculptures abstraites, questionnements et représentations symboliques. Ce qui n’occultera pas son intérêt pour les sculptures figuratives qu’il s’agisse par exemple de divinités guerrières, de masques ou de totems.
Persévérant dans sa quête de l’essentiel, Paul Gonez s’engagera à partir de 2003 dans des œuvres aussi insolites que mystérieuses telles Espace-Temps, Capteur d’infini, Bouclier astral, Silence métamorphique, Temps premiers, Talisman, Avènement, Diffraction, Géodia… mélangeant au bronze fossiles, pierres semi-précieuses, verre et corail…
Toutes compositions qui ne peuvent que provoquer émerveillement et questionnement sur notre présence au monde, voire sur notre destinée, dans le grand chaos mais aussi le somptueux ordonnancement de l’Univers. Il créera aussi des éléments architecturaux en acier (meubles contemporains, cheminées, fontaines…).
De 1984 à 2006, il créera et sera président de l’association de sculpteurs « 3e Dimension » et organisera de nombreuses expositions de groupe en France.
Profondément originale, indépendante et puissante, sa démarche ne se laisse enfermée ni dans des procédés ni dans des modes. Parcours fécond et novateur que celui de Paul Gonez, où la puissance le dispute à l’étonnante délicatesse du geste, artiste qui n’a eu et n’aura de cesse que de déchiffrer les énigmes du réel pour le donner aussi à voir dans ses dimensions cachées à la fois singulières et universelles et cela, le plus souvent, au croisement de la quête du sens et de la contemplation.
Jean-Christian Vaulot-Pfister

• Lauréat de l’Académie des Beaux-Arts, Prix Claude Berthault, Paris, en 1983.
• Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 1986.
• Diplôme de médaille d’Or Arts Sciences Lettres, Société Académique d’Education et d’Encouragement, en 2008.
• Sociétaire de la Fondation Taylor.
• Parution du livre « Dans les forges du regard » en 1996, éditions Cêtre, préface de François Migeot.
• Parution du livre « Nouer l’espace » en 2003, préface de François Migeot.
• Parution du livre Paul Gonez aux Editions du Belvédère en 2016 (50 ans de création). Préface de Jean-Christian Vaulot-Pfister. Texte « Du regard à la lumière » de François Migeot.
• A paraitre en 2023, le livre « Au cœur de la matière ». Préface de Jean-Louis Lesbros et texte de Jacques Rittaud-Hutinet.

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